Odilon Redon
1840
Naissance de Bertrand Redon, dit Odilon à Bordeaux. De santé fragile, est mis en nourrice dans la propriété familiale de Peyrelebade, non loin de Listrac (Gironde), dans le Médoc. Y passera son enfance éloigné de ses parents, avec son oncle, régisseur du domaine. Développe une relation de proximité avec la nature.
1846
Souffrant de crise d’épilepsie, est amené par ses parents à la basilique de Verdelais (sud-est de Bordeaux), où il est voué au culte de la vierge Marie en vue d’une guérison miraculeuse.
1850
Pèlerinage à Verdelais en remerciement de sa guérison.
1851
Rejoint ses parents à Bordeaux. Début de sa scolarité. Etudie le violon, le piano et fait des copies d’après des lithographies. Obtient un prix du dessin.
1855
Cours de dessin avec le peintre et aquarelliste bordelais Stanislas Gorin (1824-1874), élève d’Isabey et d’Héroult. Dessine d’après des estampes, sur nature et copies des aquarelles anglaises. Gorin lui fait découvrir des œuvres de Millet, Corot, G. Moreau, Delacroix et le laisse libre de ses propres aspirations esthétiques.
1857
Pour répondre au souhait de ses parents, entreprend des études d’architecture à Paris. Fréquente la bibliothèque et visite la collection d’antiques de l’Ecole des Beaux-Arts.
1860
Participe pour la première fois, en tant que élève de Gorin, à l’exposition de la société des amis des arts de Bordeaux avec deux paysages à l’aquarelle.
1862
Rejoint Paris. L’architecte Louis Hippolyte Lebas (1782-1867), dont il est l’étudiant, appuie son inscription aux examens d’admission auprès des professeurs de l’Ecole impériale et spéciale des beaux-arts. Echoue à l’épreuve orale de mathématique. Retour à Bordeaux.
1864
Rencontre le peintre Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875), qui aura une influence notable sur ses débuts. Est en relation avec Bresdin. Souhaite se spécialiser dans la peinture de paysage historique. Dès l’automne, entre pour quelques mois dans l’atelier libre du peintre et sculpteur Jean-Léon Gérôme (1824-1904) à L’école des beaux-arts. Réfute rapidement les principes de son enseignement.
1865
Vers cette époque, Gérôme le déclare apte à concourir aux places auprès de l’Ecole impériale et spéciale des beaux-arts (section de peinture et de sculpture). En mars, expose en tant que élève de Gérôme un fusain à la Société des amis des arts de Bordeaux. Y reçoit une vive impression du tableau Œdipe et le Sphinx de Gustave Moreau (1826-1898). Cette œuvre le convainc de suivre sa propre voie. Avant l’automne, se trouve à bordeaux. Après une période de découragement, fait son apprentissage chez Bresdin, qui l’initie à l’art de l’estampe et lui fait découvrir Dürer et Rembrandt. A ses côtés, Redon forge sa véritable personnalité artistique. Exécute ses premières eaux-fortes.
1867
Premier autoportrait. En mars expose deux eaux-fortes et un dessin à la Société des amis des arts de Bordeaux en tant qu’élève de Gorin et de Gérôme. Présente une eau-forte au Salon. Réside à Paris chez M. Carpentier.
1868
Expose deux paysages au fusain à la Société des amis des arts de Bordeaux. Gorin y décèle l’émergence de la personnalité de Redon. Son tableau Roland à Roncevaux est reçu au Salon. Ne l’expose pas afin de pouvoir rédiger le compte rendu du Salon pour La Gironde. Fait preuve d’un sens aigu de l’analyse, se situe par rapport aux courant de l’époque et défend l’importance de l’imagination en art.
1872
S’installe à Paris, dans le quartier Montparnasse. Son existence se partagera désormais entre Paris l’hiver et Peyrelebade l’été, où il exécute ses « noirs ». Début d’une intense activité créatrice.
1876
Expose deux paysages au fusain à la Société des amis des arts de Bordeaux. Rencontre chez Mme de Rayssac Camille Antoinette Falte, sa future épouse, née à l’île Bourbon (La réunion) le 14 mars 1852. Elle est la demi-sœur de Juliette Dodu (1848-1909), héroïne de la guerre franco-prussienne.
1880
Fait l’objet d’un soutien financier de l’Etat pour son activité de dessinateur. Epouse Camille Falte à Paris, ce qui apportera la stabilité à son existence.
1881
Première exposition personnelle de fusains dans les locaux de la revue La Vie moderne à Paris.
1882
Donne des cours (de dessin ?) pour subvenir à ses besoins. Grâce au journaliste et romancier Elémir Bourges (1852-1925), rencontré chez Mme de Rayssac, le journal Le Gaulois accueille pour sa seconde personnelle de ses « Noirs ». Incompréhension du public et première réactions enthousiastes de la critique d’art.
1884
Expose neuf œuvres au premier Salon des Artistes indépendants aux Tuileries. Est élu au comité de le nouvelle Société des Artistes indépendants, dont il est le co-fondateur.
1885
Expose au Salon de la Société des artistes français. Fait la une de la Vie moderne avec son dessin Tête fumante et fait dans la revue l’objet d’une étude importante de Paul Guidou, qui insiste sur la part du réel dans son œuvre. Sollicite une aide financière de l’Etat pour faire une exposition personnelle de pastels et dessins.
1886
Participation à la huitième et dernière exposition des impressionnistes avec quinze fusains. Expose une seule œuvre au Salon des Indépendants. Accepte une commande de six fusains pour illustrer Le Juré de Picard.
1889
Mallarmé l’introduit auprès du marchand de tableaux Théo Van Gogh (1857-1891), qui accepte de prendre à la galerie Boussod-Valadon dix de ses œuvres en consignation. Expose chez Durand-Ruel à la première Exposition de peintres graveurs grâce à l’intercession de Mallarmé.
1894
Vollard expose des œuvres de Redon. Première grande rétrospective à la galerie Durand-Ruel. Le catalogue est préfacé par Mellerio. L’exposition suscite de nombreuses réactions dans la presse.
1998
Travaille à la décoration d’une cheminée du château de Domecy, pour laquelle il perçoit un acompte de 200 francs. Son exposition de pastels et de fusains chez Vollard est un succès.
1900
Le New York Herald Tribune annonce “A One-Man Show Eccentric Works by Odilon Redon in the Durand-Ruel Gallery”. Robert de Domecy lui verse un premier acompte de 1000 francs pour la commande de panneaux décoratifs destines à la salle à manger de son château.
1904
Rencontre le succès et l’adhésion du public. Début d’une décennie de plénitude matérielle et morale. Le Salon d’Automne consacre une salle à Redon. Un panorama de ces œuvres est présenté.
1913
L’Armony Show à New York présente, dans le cadre de l’International Exhibition of Modern Art, trente-neuf œuvres et trente-six estampes de Redon dans une salle particulière. C’est le plus grand ensemble individuel et l’accueil est favorable.
1916
Le 6 juillet, mort D’Odilon Redon, à l’âge de soixante-seize ans.
biographie tirée du catalogue d'exposition "Odilon Redon,prince du rêve, Editions de la Rmn-Grand Palais, Paris, 2011